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D’un socle commun de la pensee de droite francaise a l’analyse du roman coreen L’histoire de Hong Gildong 한국 소설 ≪홍길동전≫의 분석에서 드러난 프랑스 우파적 경향의 사고
  • 비영리 CC BY-NC
ABSTRACT
D’un socle commun de la pensee de droite francaise a l’analyse du roman coreen L’histoire de Hong Gildong

2012년 프랑스인 인류학자 엠마누엘 테레는 «우파의 사상»이라는 책을 발간하여 프랑스 역사와 현재의 다양한 움직임 속에 구현된 프랑스 우파의 주요 기반과 공통가치의 존재를 증명하고 있다. 이 책에서 저자는 지난 3세기 동안 프랑스 이론가들이 정치판의 우파들에 대해 쓴 내용들을 요약하고 있다.

엠마누엘 테레에 의하면 우파의 사고는 좌파적 사고만큼이나 인간의 본성이고 모든 인간사회 속에 잠재되어 있다고 말한다. 그는 우파는 스스로 존재하는 것이 아니라 좌파와의 대립 관계 속에서 존재한다고 전제한다. 이처럼 그 원칙들과 가치관은 좌파의 그것들과 반대되면서 사고의 일반적 기반을 구성한다. 프랑스 우파의 사고는 일반적 우파 사상과 마찬가지로 확립된 질서를 장려하고 수호하는 특징이 있다. 확립된 질서는 권위관계가 핵심이며, 근본적으로 계급사회에 의해 구성된다.

우리는 프랑스 우파 사상의 보편적 기반을 구성하는 규범들과 가치관을 통하여 «홍길동전»을 분석하고자 한다. 이러한 분석을 통하여 엠마누엘 테레의 견해에 따라 좌파사상과 마찬가지로 우파사상도 잠재적으로 모든 시공간 안에 존재할 가능성이 있다는 것을 보게 될 것이다.

우리는 이 소설과 허균의 세계관 그리고 작가의 소설적 선택을 분석하기 위해 프랑스 우파 사상의 활용이 매우 타당하다는 사실을 알 수 있을 것이다. 왜냐하면 이 소설이 좌파 및 우파의 두 정치적 의도를 관통하고 있기 때문이다. «홍길동전»의 이야기는 주인공이 불의를 고발하고, 그 불의에 저항하고 자신의 이상향을 위해 기성질서에 도전하여 불의를 바로잡으려는 좌파의 가치관이 장려되고 있다. 그것은 또한 해방자적 차원 안에서 좌파일 것이다. 그러나 이 소설은 홍길동이 합법적인 권위를 존중하고 이상적 유교 왕조를 창시함으로, 즉 근본적으로 기성 질서를 결코 문제 삼지 않는 계급제도를 보여줌으로써, 우파사상의 가치관을 구현하고 있다. 또한 이 소설은 작가가 옹호한 유교 원리에 의해 지배 된 사회를 장려하고 있다는 점에서도 이 소설이 우파적 성향에 의해 지배되고 있음을 알 수 있다.

KEYWORD
L’histoire de Hong Gildong , La pensee de droite , L’ordre etabli , Hierarchie , Confucianisme
  • I. Introduction

    En 2012, l’anthropologue français Emmanuel Terray a publié un ouvrage intitulé « Penser à droite », qui eut un succès médiatique assez retentissant. Il a été en effet invité pour des entretiens dans plusieurs journaux (Rue 89, Mediapart) ainsi que dans des émissions radiophoniques (Réplique) et son livre a également été commenté par la presse (Libération, Le Monde). Ce succès médiatique pourrait s’expliquer d’une part, par la démarche originale d’Emmanuel Terray qui a tenté de trouver un socle commun de valeurs inhérentes à la pensée de droite. D’autre part, il a essayé de répondre à une question récurrente de nos jours : le clivage gauche-droite existe-t-il toujours ? Si oui, en quoi la droite et la gauche se distinguent-elles ? Depuis la fin des années 80, à la suite de la chute de l’Union soviétique et de la fin de l’utopie communiste, il semblerait que les frontières entre la gauche et la droite soient devenues floues, incertaines. À travers cet ouvrage, Emmanuel Terray démontre que les concepts de gauche et de droite ne sont pas vides de sens, loin de là puisqu’il existe bel et bien une pensée de droite. Ne cachant pas son engagement à gauche, Emmanuel Terray explique que la motivation à la base de ce travail était la connaissance et la compréhension de son ennemi politique : la droite. Pour rédiger cet ouvrage, il s’est basé sur des écrits de penseurs principalement français des trois derniers siècles qu’il place à droite sur l’échiquier politique et d’ouvrages lui offrant des outils pour analyser ces textes. Emmanuel Terray est bien conscient de la complexité de cette recherche et des critiques potentielles dont son ouvrage pourrait être l’objet. En effet, il les anticipe en admettant que tout mouvement politique est composé de tendances politiques et courants intellectuels multiples qui se distinguent les uns des autres. Pour autant, il postule qu’il existe « un socle commun » ou un « corps d’axiomes » à droite comme à gauche. Par « axiome », il entend selon la définition de Clausewitz « une maxime générale, mais non universelle qui ne s’applique que de façon conditionnelle si les circonstances adéquates sont réunies »1). Ces axiomes sont à la base d’une interprétation des faits avec des valeurs et des catégories communes. Dans un article du journal Le Monde présentant l’ouvrage, le journaliste nous éclaire sur la démarche d’Emmanuel Terray. Il « procède selon une méthode axiomatique. Si l’on pose un premier principe qui gouverne la pensée de droite, les autres s'engendrent logiquement »2). Pour cet anthropologue, la pensée de droite est inhérente à l’humain autant que la pensée de gauche et serait potentiellement présente dans toutes les sociétés humaines. Il postule que la droite n’existe pas par elle-même, mais en relation d’opposition à la gauche. Ainsi, les maximes qui constituent le socle commun de la pensée de droite s’opposeraient à celles de la pensée de gauche. Ce qu’il entend par droite dans Penser à droite ne se réduit pas à la sphère politique. En effet, il parle également de tempérament de droite, c’est-à-dire d’une tendance psychologique qui détermine nos actions.

    Dans cet article, dans un premier temps, nous présenterons le corps d’axiomes de la pensée de droite élaboré par Emmanuel Terray, c’est-à-dire le socle de valeurs communes et d’interprétation des faits intrinsèques à la droite ainsi que le tempérament qui lui est associé, en nous basant principalement sur l’ouvrage Penser à droite. Dans le même temps, nous tenterons une ébauche de la pensée de gauche à l’aide d’entretiens d’Emmanuel Terray dans la presse. Nous enrichirons cette première partie de contributions diverses qui permettront d’appuyer le travail d’Emmanuel Terray ou de le critiquer.

    Dans un second temps, nous essayerons d’analyser une oeuvre littéraire coréenne du début du XVIIe siècle, L’histoire de Hong Gildong3) de Heo Gyun, à l’aide des maximes de droite présentées en première partie. Nous choisissons ce roman parce qu’il est emblématique de la littérature coréenne et que son histoire est fondamentalement politique. L’on pourrait rétorquer que cette tentative est vouée à l’échec puisqu’elle serait anachronique et ethnocentrique. En effet, en quoi ce roman du début du XVIIe siècle, écrit en Corée à l’époque de la dynastie de Joseon, dans une société régie par une idéologie néoconfucéenne pourrait être analysé avec des outils élaborés à partir de textes principalement français d’autres époques. Nous rappellerons que selon Emmanuel Terray, la droite et la gauche sont des tendances inhérentes à la nature humaine et qu’elles seraient ainsi potentiellement présentes en tout lieu et en tout temps.

    1)Terray Emmanuel, Penser à droite, Galilée, 2012, p. 19, 20  2)Keck Frédéric, « « Penser à droite » d’Emmanuel Terray, la droite repensée », Le Monde.fr, 13 mars 2012  3)Dans cet article, les mots en coréen seront orthographiés avec le système de romanisation révisée du Hangeul, sauf dans la bibliographie et dans les notes de bas de page où le titre et le nom de l’auteur du roman coréen étudié seront orthographiés selon l’ancien système de romanisation afin de respecter la version originale de la traduction.

    Ⅱ. Qu’est-ce que penser a droite et etre de droite ?

    Emmanuel Terray démontre que les principales valeurs qui traversent la multiplicité des mouvements de droite et qui forment donc la pensée de droite sont : le réalisme, l’ordre, l’autorité et la hiérarchie.

       1. Les valeurs de droite et le temperament associe

    ? Le realisme

    Pour Emmanuel Terray, la droite considère le réel comme primordial et « accorde donc un privilège à l’existant »,4) à ce qui est. L’existant étant ce qui doit être, ce qui est contingent devient nécessaire. Tout ce qui est de l’ordre du possible, de l’imaginaire tel que l’utopie est percu comme illusoire, voire dangereux dans certains cas. Nous pouvons illustrer cette maxime par le célèbre slogan politique couramment attribué à Margaret Thatcher : « There is no alternative ». Alors qu’à gauche, avec les mouvements mondialistes, nous trouvons un mot d’ordre opposé : « Un autre monde est possible »5). De même, à droite, existerait une méfiance à l’égard de l’abstraction, des universaux. Ainsi, l’action doit être « conjoncturelle et prudente »6). En bref, penser à droite serait accepter le réel tel qu’il est, ce qui s’opposerait à la gauche, qui dans sa tendance utopique cherche à transformer fondamentalement le réel afin de créer un monde meilleur.

    ? L’ordre

    L’ordre est un principe fondamental de la pensée de droite : « L’ordre est constitutif du réel »7) . Par ordre, Emmanuel Terray entend des éléments distincts organisés, ordonnés dans une unité. Il explique qu’à l’ordre s’oppose ce qui est désordonné, flou, ambigu. L’absence d’ordre, c’est la confusion. La condition de l’ordre, c’est la stabilité. Selon les penseurs de droite qu’il cite, ce sont en partie les passions humaines qui mettent en péril l’ordre, et donc la société. Les Grecques utilisaient le concept d’hubris qui se traduit par démesure. En effet, ces passions nous pousseraient à sortir de notre rang, de la place que l’on occupe. Afin de protéger l’ordre, il faut contrôler les passions. Par civilisation, on entend l’ordre social et historique. L’ordre est en danger comme la civilisation est mise en péril par les barbares qui, suivant les époques, se sont incarnés dans des groupes différents. Nous retrouvons ici la métaphore de « la citadelle assiégée »8) avec les ennemis aux portes de la civilisation, prêts à la détruire. Dans un entretien pour le journal en ligne Rue 89, Emmanuel Terray rappelle qu’aux XIXe et XXe siècles, la France a eu du mal à accepter ces immigrants tels que les Belges, les Italiens, les Espagnols, etc. Par exemple, dans les années 30, l’intégration des Polonais immigrés dans une France républicaine et laïque était considérée comme impossible du fait d’une pratique religieuse catholique perçue comme fétichiste. À d’autres époques, les barbares n’étaient pas les immigrés, mais les prolétaires. C’est une peur que l’on peut retrouver à différentes époques et qui s’incarnerait aujourd’hui en France dans la peur des musulmans.

    Ensuite, l’ordre détient une place tellement primordiale qu’il est préférable à la justice, à la différence de la gauche. Si la justice doit impliquer le désordre, alors elle ne doit pas être promue. Comme il est expliqué dans le livre, Vers l’extrême. Extension du domaine de la droite, les porte-paroles des mouvements opposés au droit au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels brandissaient l’argument de l’évidence et de l’ordre des choses : une femme est une femme, un homme est un homme et il faut un homme et une femme pour faire un enfant9). À travers les époques, l’ordre a été justifié, défendu de diverses manières. Lorsque c’était l’Église catholique qui régissait la société, l’ordre était justifié par la religion. De nos jours, la religion ayant perdu sa place en France, la société étant sécularisée, l’ordre des choses peut se retrouver dorénavant justifier par un soi-disant ordre naturel. De même, ces mêmes personnes avançaient qu’une famille issue d’un couple homosexuel va à l’encontre de la nature parce qu’un couple ne pouvant procréer ne peut pas revendiquer le statut de parent et élever des enfants. Ce serait contre nature. Emmanuel Terray, dans l’entretien à Mediapart, évoque le diplomate et écrivain français du XIXe siècle, Gobineau, qui dans son Essai sur l’inégalité des races exprime le cauchemar du mélange des trois grandes races où tout deviendrait informe, indifférencié, un magma ; ce qui amènerait au néant.

    Enfin, les penseurs de droite privilégient le proche sur le lointain ainsi que le même, le semblable sur le différent, l’autre ; ce qui fait dire à Emmanuel Terray que l’universalisme est fondamentalement à gauche. Nous pouvons ici illustrer cette tendance par un des thèmes de prédilection de l’extrême droite : la préférence nationale. Dans ce même entretien, il rappelle la formule de Jean-Marie Lepen, homme politique français d’extrême droite : « Je préfère mon frère à mon cousin, mon cousin à mon voisin, mon voisin à un étranger ». L’autre, le différent, bouscule l’ordre, il est ainsi dangereux. C’est pour cela que l’immigration est vue comme un danger pour la nation française, surtout pour l’extrême droite, qui va même jusqu’à avancer que la fin de la nation française est proche.

    ? La hierarchie

    A la valeur de l’ordre, vient forcément celle de la hiérarchie. En effet, l’ordre ne peut être de nature horizontale, mais uniquement de nature verticale. Ainsi, l’inégalité est une nécessité puisqu’elle est constitutive de la hiérarchie, qui est elle-même constitutive de l’ordre. L’inégalité serait même positive parce qu’elle serait source d’émulation. La société est concue comme divisée en deux avec une élite éclairée en haut qui pense et dirige la masse, en bas, soumise et qui obéit. Cette division peut être caractérisée par des termes similaires qui empruntent à l’univers animalier tel que les leaders et les suiveurs. A la différence de la gauche ou la justice ne peut exister sans égalité, à droite, l’une n’est pas inhérente à l’autre. Norberto Bobbio, spécialiste de philosophie politique et du droit, avance dans un article que l’égalité est une opposition structurante du rapport entre la droite et la gauche10). A gauche, l’inégalité étant en une injustice, il faut lutter contre elle par l’action politique. Alors qu’à droite, les inégalités sont naturelles et il serait impossible, voire préjudiciable de chercher à les corriger comme l’explique le politiste Loic Blondiaux en se référant à Norberto Bobbio.11) Dans l’entretien à Mediapart12), Emmanuel Terray présente l’exemple suivant : parmi cent personnes de condition très modeste, cinq personnes arrivent à s’enrichir. Pour lui, si l’on pense à droite, l’on constaterait que si cinq personnes ont pu devenir riches, c’est que dans cette société l’on peut passer de la pauvreté à la richesse. De plus, si ces cinq personnes ont pu s’enrichir, c’est grace à leurs efforts ; elles mériteraient donc cette nouvelle place dans la hiérarchie sociale. Par conséquent, la société fonctionnerait parfaitement bien, serait juste. Au contraire, à gauche, l’on estimerait que si seulement cinq personnes ont pu s’élever, c’est que la société est injuste, car tout le monde devrait pouvoir s’élever.

    ? L’autorite

    S’il y a hiérarchie et inégalité, il y a également autorité, sans quoi l’ordre établi ne pourrait persister, avec des individus faisant preuve d’autorité et d’autres obéissant à cette autorité. Le détenteur d’une autorité « apparaît comme le représentant d’une puissance supérieure »13). L’autorité s’exerce dans un rapport hiérarchique et inégalitaire puisqu’elle demande une adhésion sans justifications elle émet des décrets, elle commande et demande. C’est la base de la société puisqu’elle est ce qui constitue le lien social. Ces penseurs de droite s’opposent à la tradition de philosophie politique du contrat social qui défend l’hypothèse que l’adhésion des individus est à la base la société. Si l’on reprend la distinction de George Dumézil entre « autorité fondatrice et autorité conservatrice ou réparatrice »14), les penseurs de droite retiennent la dernière, c’est-à-dire celle qui contribue à faire perdurer l’ordre établi et non celle qui en crée un nouveau. N’oublions pas qu’ils privilégient le réel sur l’irréel et ainsi la protection de ce qui est. L’autorité fondatrice, cherchant à créer un nouvel ordre est dangereuse puisqu’elle détruit l’ordre établi.

    ? Temperament de droite

    Emmanuel Terray a davantage développé cet aspect dans des entretiens que dans son livre. Pour lui, il y a une opposition constante entre un tempérament de gauche et de droite. Dans un entretien au journal en ligne Rue 89, Emmanuel Terray prend l’exemple de l’Union soviétique entre les deux guerres où il oppose Staline, faisant preuve d’un tempérament de droite et Trotski, à l’inverse, d’un tempérament de gauche: « Trotski, partisan de la révolution permanente, face à Staline, partisan de l’ordre, de la discipline, de la hiérarchie»15). Être de droite, selon lui, c’est également avoir peur. En effet, nous avons évoqué auparavant la peur du désordre qui a pu s’incarner dans la peur des immigrés, des musulmans, des prolétaires, etc.

    Pour conclure, nous pouvons dire que la pensée de droite se caractérise par la promotion et la défense de l’ordre établi. L’ordre établi consiste en une société fondamentalement hiérarchique où les rapports d’autorité sont essentiels.

       2. D’autres aspects de la pensee de droite

    ? Nature humaine, societe et action politique

    Pour la pensée de droite, la nature humaine serait constante à travers l’histoire et les diverses sociétés ; de plus globalement mauvaise. Comme nous l’avons évoqué précédemment avec l’exemple de l’hubris -la démesure des passions humaines-, il est nécessaire de contrôler ou réprimer ses penchants naturels. L’Église, par exemple, peut tenir le rôle d’instance régulatrice des passions pour certains penseurs de droite. Du fait de cette vision négative de la nature humaine, la société ordonnée est fragile, il faut donc être perpétuellement vigilant. La nature humaine étant ce qu’elle est, l’action politique est limitée. L’idée de révolution, de table rase, de l’an zéro que l’on peut trouver dans des courants de gauche est donc absurde. L’utopie est une illusion. En effet, comment pourrait-on changer les fondements d’une société si les humaines ne peuvent pas changer ? Les penseurs de droite auraient tendance à traiter les partisans de la gauche de naïfs ou de menteurs.

    La société est nécessaire dans le sens où elle ne peut être autrement, c’est ce qui est. Elle est également hiérarchique et inégalitaire avec des personnes exerçant une autorité et d’autres y étant soumises. À droite, on est de nos jours démocrates selon la définition consensuelle dans nos social-démocraties actuelles : un système politique où « les libertés fondamentales » sont protégées et où « la souveraineté du peuple s’exerce dans le cadre d’un gouvernement représentatif d’un régime parlementaire »16). La droite a pu s’adapter à ce régime démocratique, car une élite existe toujours, une élite dirigeante que le peuple par le suffrage universel approuve ou désapprouve. Cependant, elle serait en général opposée à une démocratie directe qui mettrait tout le monde sur un pied d’égalité en ce qui concerne l’intervention politique. Pour la pensée de droite, l’organisation sociale ne devrait donc pas être remise en question. En outre, l’individu est redevable à la société ou à sa famille. Par exemple, le philosophe positiviste Auguste Comte considère que le refus de se soumettre aux autorités traditionnelles comme l’Église catholique est une « maladie occidentale »17), causée selon lui par la Réforme protestante et la diffusion des valeurs des Lumières. Emmanuel Terray avance que le privilège des droits sur les devoirs est de gauche et qu’à l’inverse, le privilège des devoirs sur les droits est de droite.

    Par conséquent, l’action politique ne peut-être qu’extrêmement limitée puisque la nature humaine est constante, ainsi peu sujette au changement et que l’ordre établi est ce qui doit être. Elle ne peut et ne devrait pas remettre en cause l’ordre établi. Les acteurs politiques devraient être humbles. En effet, ils n’ont que peu d’influence sur le réel. Du fait de la place que la droite réserve à l’action politique, elle a toujours critiqué l’interventionnisme politique de la gauche.

    Un aspect fondamental de la pensée de droite est son adaptation permanente. En effet, valorisant le réel, elle ne peut que faire en fonction de ce qui est. Si le monde change, elle s’adapte. C’est pour cela qu’elle a pu prendre des positions au cours de l’histoire qui sont contradictoires et qui peuvent donc paraître incohérentes. La droite a été monarchiste puis républicaine, pour le suffrage censitaire puis pour le suffrage universel, antilaïque puis laïque, etc. Le politiste Michel Winock18) explique que la droite est issue de la gauche, c’est-à-dire qu’elle évolue en intégrant les valeurs de gauche. C’est justement une critique formulée à l’encontre de l’ouvrage d’Emmanuel Terray par le politiste Philippe Bénéton. Les droites étant diverses, un socle commun n’existerait pas19). Mais c’est justement cette capacité d’adaptation qu’Emmanuel Terray et que Michel Winock démontrent. Emmanuel Terray reconnait dans sa conclusion que la droite est animée de nos jours par deux tendances contradictoires : le libéralisme économique et le conservatisme social dont les valeurs s’opposent. Cependant, ces deux tendances politiques arriveraient toujours à s’unir face à leur ennemi politique, la gauche. La droite n’étant pas menacée, du fait de la position dominante de ces valeurs et donc d’une gauche faible, elle n’a pas besoin d’être unie. Selon le journaliste du quotidien Le Monde, Emmanuel Terray, anthropologue des sociétés africaines, utiliserait la métaphore des sociétés claniques pour expliquer ce phénomène, dans lesquelles des lignages s’opposent, mais se solidarisent face à un groupe extérieur.

    4)Terray Emmanuel, Penser à droite, Galilée, 2012, p.23  5)« Penser à droite » aujourd’hui avec Emmanuel Terray, 14 décembre 2012, Mediapart  6)Terray Emmanuel, Penser à droite, Galilée, 2012, p.34  7)Terray Emmanuel, Penser à droite, Galilée, 2012, p.37  8)Terray Emmanuel, Penser à droite, Galilée, 2012, p.47  9)Boltanski Luc et Esquerre Arnaud, Vers l’extrême. Extension des domaines de la droite, Editions Dehors, 2014, p. 34  10)Bobbio Norberto, « Egalité et inégalité, le clivage décisif », Esprit, avril 1996  11)Broué Caroline, La grande table /La fin de grands clivages 1/5, 29 septembre 2014, France culture  12)« Penser à droite » aujourd’hui avec Emmanuel Terray, 14 décembre, 2012, Mediapart  13)Terray Emmanuel, Penser à droite, Galilée, 2012, p. 62  14)Terray Emmanuel, Penser à droite, Galilée, 2012, p. 71, 72  15)Deslandes Mathieu, « Emmanuel Terray : être de droite, c’est avoir peur », 31 mars 2012, Rue 89  16)Terray Emmanuel, Penser à droite, Galilée, 2012, p. 100  17)Terray Emmanuel, Penser à droite, Galilée, 2012, p. 129  18)La grande table /La fin de grands clivages 1/5, 29 septembre 2014, France culture  19)Répliques/Penser à droite, 1er septembre 2012, France culture

    Ⅲ. L’histoire de Hong Gildong, a droite sur l’echiquier politique ?

    L’histoire de Hong Gildong20) est un des premiers romans écrits en Hangeul et dont la paternité reviendrait à l’écrivain, noble et homme politique Heo Gyun (1559-1618). L’histoire de Hong Gildong se passe à l’époque de la dynastie Joseon, sous le règne du Roi Sejong le Grand. Hong Gildong, fils d’un noble et d’une servante, est considéré comme un enfant illégitime. Par conséquent, il ne pourra bénéficier d’aucune reconnaissance sociale bien qu’il soit un être d’exception. Souffrant de cette injustice et devant quitter sa famille pour sauver sa vie, il devient le chef d’une bande de brigands qui vole les richesses de nantis dans le but de les distribuer aux pauvres. Après avoir perturbé l’ordre social du royaume, il est tout de même pardonné par le roi ainsi que par son père. Il quitte ensuite le royaume de Joseon et fonde un royaume pérenne.

    Selon Patrick Maurus « le ressort du texte est ce hiatus fondamental entre la naissance et la valeur »21). Il explique dans la préface que L’histoire de Hong Gildong est supposée avoir été inspirée du roman d’aventure chinois Shui hu zhuan du XIVe siècle, du fait de la similitude entre les deux histoires. Une bande de brigands, constituée en réaction à des injustices, volent aux riches et redistribuent leurs butins aux pauvres. L’histoire de Hong Gildong n’est donc pas un récit surprenant et inattendu pour l’époque dans le sens où de semblables histoires avaient déjà été racontées. De plus, en Chine ou en Corée, l’existence de telles hordes de brigands n’était pas un phénomène rare.

       1. Hong Gildong, un personnage dangereux du point de vue de la pensee de droite

    ? Contre le realisme

    D’une part, Hong Gildong ne s’adapte pas à la réalité, car il refuse de garder la place que la société lui assigne. Hong Gildong souffre de son statut de bâtard et considère qu’on le traite injustement. Un soir de clair de lune, dans le jardin de leur maison, il fait part de ses sentiments à son père. Il s’exprime ainsi: « comment pourrait-il (Hong Gildong lui-même) se considérer comme un homme, puisqu’il ne peut s’adresser à son père en disant « père » ni à son aîné en l’appelant « grand frère » ? ».22) En effet, n’étant pas reconnu comme fils légitime, il ne peut user de ces termes pour appeler son père et son frère. Refusant de vivre dans cette société qui l’oppresse, il décide de s’isoler en suivant l’exemple d’un autre bâtard. La société de l’époque peut tolérer ce choix. C’est en effet un destin acceptable pour un fils illégitime puisqu’il ne met pas en péril l’ordre social. Cependant, par la force des choses, Hong Gildong est amené à prendre un tout autre chemin. Pour sauver sa vie, il part et rencontre une bande de brigands dont il devient le chef. Il prend ainsi une voie inattendue et inacceptable.

    D’autre part, en créant son utopie, comme nous l’avons présenté dans le résumé du roman, il croit que la société peut être tout autre, meilleure, voire même parfaite. Le réel n’est donc pas nécessaire et l’ordre établi peut être bouleversé. Par conséquent, il serait plutôt de gauche. En effet, être de droite serait accepter le réel et estimer ainsi qu’il n’y a pas d’autre possibilité que de s’y adapter.

    ? La justice est superieure a l’ordre

    Les actions de Hong Gildong, en tant que chef des brigands, expriment l’idée que la justice doit primer sur l’ordre. De plus, le nom qu’il donne à sa bande, le « Parti pour sauver les pauvres »23), montre son intention de réparer les injustices. Ils s’emparent des richesses du monastère Haein et du gouverneur de la province de Hamgyeong. Il devient un tel danger pour le royaume que le roi exige sa capture. Pour Hong Gildong, la justice est préférable à l’ordre puisqu’il n’hésite pas à mettre en péril l’ordre du royaume afin de réparer les injustices. Encore une fois, il se situerait plus à gauche qu’à droite.

    ? Hong Gildong : un temperament de la demesure

    Selon Emmanuel Terray, pour les penseurs de droite, les principales causes du désordre sont les passions, car elles « nous poussent à vouloir ce qui ne nous est pas dû, à nous emparer de ce qui ne nous appartient pas, à sortir de la place qui nous est assignée »24). Hong Gildong est un personnage entièrement guidé par son sentiment d’injustice, qui l’amène à mettre le désordre. Son père considère cette attitude comme arrogante. En réponse aux lamentations de son fils, le père réplique : « Tu n’es pas le seul à être né de la concubine d’un ministre, alors pourquoi faire montre d’une telle arrogance ? »25). L’arrogance n’est-elle pas de se croire supérieur à ce que l’on est et d’ainsi prétendre à ce qui ne nous est pas dû ? Son père et sa mère lui demandent de se résigner, mais il ne le peut pas, parce qu’il estime qu’il n’a pas la place qui correspond à sa valeur. Selon la pensée de droite, Hong Gildong est dangereux, car faisant preuve de démesure, il met en péril l’ordre établi.

    ? Hong Gildong : une autorite fondatrice

    Après avoir mis le désordre dans le royaume de Joseon, Hong Gildong crée son propre royaume. Dumézil, selon Emmanuel Terray, estimerait que Hong Gildong est une autorité fondatrice, c’est-à-dire une autorité qui crée un nouvel ordre. Pour Marx Weber, une des sources de ce type d’autorité est dans le fait qu’un individu détient « une capacité magique dont il est en mesure de faire la preuve »26) ; ce qui correspond parfaitement au personnage de Hong Gildong. N’est-il pas doté de pouvoirs extraordinaires qui lui permettent de devenir le chef d’une bande de brigands, d’être reconnu comme un être d’exception par le roi lui-même, puis de fonder un nouveau royaume ? A titre d’exemple, le soir ou Hong Gildong rencontre par hasard les brigands, ceux-ci sont à la recherche d’un nouveau chef. Ils lui demandent de passer l’épreuve pour devenir leur chef, qui consiste à soulever une pierre de 600 kilos. Hong Gildong, la portant sans difficulté, les brigands s’exclament ainsi : « C’est véritablement un athlète exceptionnel ! Personne parmi les milliers qui sont ici ne pourrait soulever ce rocher. Aujourd’hui le ciel nous vient en aide en nous donnant un général »27). Sa position de chef est également légitimée par la suite, du fait de son intelligence incroyable dans l’art du brigandage et de ses pouvoirs surnaturels tels que sa capacité à contracter le sol (ce qui lui permet de parcourir des kilomètres en un temps record) et à se multiplier indéfiniment. Le roi dit de lui que « le courage et l’habileté de ce voleur sont sans égal »28). Pour les penseurs de droite, une autorité fondatrice ou charismatique est dangereuse parce qu’elle remet en cause l’ordre établi puisqu’elle cherche à créer un nouvel ordre.

       2. L’histoire de Hong Gildong, a droite dans sa dimension confuceenne

    ? Le respect de l’autorite et de la hierarchie

    Il ne fonde pas son royaume en détruisant celui qui existe (le royaume de Joseon), car il l’établit dans un autre lieu. En effet, il ne cherche pas à renverser le roi, il ne conteste pas son autorité. D’une certaine manière, il accepte l’ordre établi du royaume de Joseon aussi longtemps qu’il n’en ait pas victime et qu’il peut être à la tête de son propre royaume.

    En outre, son père ainsi que le roi deviennent des figures d’autorité légitimes lorsqu’elles agissent envers Hong Gildong selon leur statut pour Patrick Maurus. En effet, au cours du récit, ces personnages sont légitimés dans leur rôle par leur comportement envers Hong Gildong. Le père dit un jour à son fils : « Je devine ton ressentiment. À partir d’aujourd’hui, tu pourras dire « père » et « grand frère » en t’adressant à nous. »29). Pour ce qui concerne le roi, il reconnaît la valeur de Hong Gildong et accepte de le laisser partir afin qu’il puisse fonder son royaume, une nouvelle dynastie. Dans ce récit, les personnages dont Hong Gildong respecte l’autorité sont ceux agissant selon le principe des cinq relations (souverain/sujet, père/fils, époux/épouse, frère aîné/frère cadet, ami/ami), pour lequel chacun doit agir « conformément à son rang »30). Par exemple, Hong Gildong et sa bande pillent les richesses d’un gouverneur corrompu parce qu’il les a accumulées illégalement. Ce gouverneur ne se comporte donc pas comme son statut l’exige. De surcroît, il ne respecte pas le principe de protection des faibles par les forts, préconisé dans le confucianisme comme le note Patrick Maurus. Hong Gildong ne s’oppose pas à l’autorité aussi longtemps que les personnes qui en sont détenteurs méritent leur statut. Par conséquent, Hong Gildong serait à droite de l’échiquier politique selon Emmanuel Terray par son approbation d’un système hiérarchique où les individus interagissent dans des relations dominant/dominé.

    ? Le royaume fonde par Hong Gildong : une societe confuceenne parfaite

    Dans son royaume, l’ordre établi est inchangé. La succession se fait sans heurts. Les rapports d’autorité et donc hiérarchiques ne sont pas remis en cause puisque les statuts et les valeurs sont en accord parfait. Selon Patrick Maurus, le royaume fondé par Hong Gildong serait la société idéale confucéenne aux yeux de Heo Gyun, l’auteur, car « les armées sont en place, l’agriculture prospère, les titres sont distribués et l’essentiel des événements consiste en l’accomplissement des rites funéraires »31). À titre d’exemple, il construit un tombeau royal dans lequel son père et sa mère sont enterrés. Il respecte le deuil de trois années après leur mort. Dans ce cas, en tant que souverain, Hong Gildong fait preuve d’une autorité conservatrice et non d’une autorité fondatrice, car il règne avec sagesse pour faire perdurer le nouvel ordre établi. Son royaume perdure dans la paix avec une succession harmonieuse des rois puisque les fonctions sont distribuées selon les valeurs des individus et que les individus se comportent en accord avec leur fonction, à l’exemple du roi Hong Gildong et de ses descendants. Selon Patrick Maurus, Heo Gyun serait un puriste qui souhaite que les principes de Confucius soient respectés à la lettre. Une société harmonieuse serait ordonnée par la hiérarchie et des rapports inégalitaires entre individus. À droite, il y aurait une tendance à penser que l’autorité est à la base du lien social. Le détenteur de cette autorité apparait avoir un pouvoir supérieur associé à la « confiance et au crédit »32) qu’on lui accorde. Toute société serait hiérarchique puisque les individus ne sont pas égaux. En outre, l’ordre ne peut être de nature horizontale, mais uniquement verticale. Pour un confucéen, la hiérarchie est juste puisque chacun détient la place qu’il mérite. L’idéologie confucéenne que défend et revendique Heo Gyun à travers son récit serait fondamentalement de droite.

       3. L’histoire de Hong Gildong, un roman de l’emancipation

    Premièrement, en choisissant d’écrire son roman en Hangeul, Heo Gyun est allé contre l’ordre établi de l’époque qui valorisait les écrits en Hanja. Nous pourrions avancer qu’il s’est rebellé contre cette hiérarchie qui considérait le Hanja comme noble et le Hangeul comme vulgaire. De plus, en écrivant en Hangeul, il permettait potentiellement à un plus grand nombre d’accéder à la lecture de son roman et d’ainsi augmenter la communauté des lectures du royaume de Joseon. En effet, d’autres personnes en dehors de l’élite maîtrisant le Hanja pouvaient le lire. Par ce choix, Heo Gyun a touché à l’ordre établi qui faisait des nobles détenteurs de l’écriture et de la lecture et des classes populaires incapables d’y accéder. En offrant cette possibilité, il a contribué à l’émancipation des classes populaires en leur permettant de grignoter le pouvoir intellectuel des dominants; ce qui amène forcément à remettre en cause des hiérarchies de l’ordre du savoir. En outre, à un autre niveau, il a contribué au processus d’indépendance des Coréens face à la Chine par le choix d’écrire en Hangeul L’histoire de Hong Gildong, l’alphabet créé en Corée, pour la langue coréenne. Comme le note Patrick Maurus, ce n’est pas un hasard si le roi de son roman est justement Sejong le Grand, à l’origine du Hangeul.

    Deuxièmement, en choisissant d’avoir pour personnage principal un enfant illégitime qui fonde un nouveau royaume et une nouvelle dynastie, il offrait un imaginaire révolutionnaire pour l’époque. En effet, les bâtards étaient invisibles dans la société de l’époque, ils n’avaient aucune place et bien évidemment, ne pouvaient prétendre à un brillant avenir.

    Nous pouvons affirmer que c’est un roman de l’émancipation puisqu’il participe au long processus d’affranchissement de la Corée de l’époque à la domination de l’Empire chinois, et des classes populaires à la domination des nobles.

    Nous trouvons dans ce roman une association de pensées de droite et de gauche. Hong Gildong est un rebelle, qui refuse d’accepter l’ordre établi et qui met en péril l’ordre social au nom de la justice. Il fonde un royaume idéal, qui est une utopie. De plus, par le choix du Hangeul et d’un bâtard comme personnage principal, Heo Gyun bouleverse avec son roman les hiérarchies du noble et du vulgaire. C’est un roman de l’émancipation, ce qui le situe à gauche. Cependant, Heo Gyun en fait un personnage qui suit les paroles de Confucius puisqu’il respecte l’autorité des personnes se comportant selon leur statut et qu’il fonde un royaume respectant à la lettre les principes confucéens. Son royaume, une société fondamentalement hiérarchique où les rapports entre individus sont régis par le principe des cinq relations, est pérenne. L’ordre établi n’est pas remis en cause puisque tout y est parfait. L’histoire de Hong Gildong se situerait donc à droite dans sa dimension confucéenne, et à gauche quand elle ne l’est pas. Ce qui nous amènerait à avancer que l’idéologie confucéenne est principalement de droite.

    20)Nous utiliserons la traduction de Patrick Maurus (spécialiste de la langue et de la littérature coréennes) du fait de sa qualité et des notes informatives nous éclairant sur le contexte politique, social et historique de l’époque.  21)Hŏ Kyun, 『L’histoire de Hong Kiltong』, Gallimard, 1994, p. 19  22)Hŏ Kyun, 『L’histoire de Hong Kiltong』, , Gallimard, 1994, p. 30  23)Hŏ Kyun, 『L’histoire de Hong Kiltong』, Gallimard, 1994, p.67  24)Terray Emmanuel, Penser à droite, Galilée, 2012, p. 45  25)Hŏ Kyun, 『L’histoire de Hong Kiltong』, Gallimard, 1994, p. 46  26)Terray Emmanuel, Penser à droite, Galilée, 2012, p. 70  27)Hŏ Kyun, 『L’histoire de Hong Kiltong』, Gallimard, 1994, p. 63  28)Hŏ Kyun, 『L’histoire de Hong Kiltong』, Gallimard, 1994, p. 71  29)Hŏ Kyun, 『L’histoire de Hong Kiltong』, Gallimard, 1994, p. 59  30)Hŏ Kyun, 『L’histoire de Hong Kiltong』, Gallimard, 1994, p. 20  31)Hŏ Kyun, 『L’histoire de Hong Kiltong』, Gallimard, 1994, p. 20  32)Terray Emmanuel, Penser à droite, Galilée, 2012, p. 63

    Ⅳ. Conclusion

    Bien que L’histoire de Hong Gildong a été écrite en Corée au XVIIe siècle dans une société néoconfucéenne, nous avons pu démontrer que l’utilisation de maximes et valeurs fondant le socle commun de la pensée de droite, développé à l’aide de textes issus de contextes historiques et culturels différents de celui du royaume de Joseon de l’époque de Heo Gyun, est pertinente pour analyser ce roman et les choix de l’auteur. Ce livre est en fait traversé par les deux tendances politiques que sont la gauche et la droite. En effet, L’histoire de Hong Gildong promouvrait des valeurs de gauche quand son personnage principal dénonce les injustices, se rebelle et tente de les réparer en défiant l’ordre établi, ainsi que dans son aspect utopique. Il le serait également dans sa dimension émancipatrice. Cependant, ce roman incarnerait des valeurs de la pensée de droite quand il présente un Hong Gildong respectueux de l’autorité légitime et fondateur d’un royaume confucéen idéal, fondamentalement hiérarchique, dont l’ordre établi ne sera jamais remis en cause. En bref, ce roman serait de droite quand il promeut une société régie par les principes confucéens défendus par l’auteur. Ce roman serait un miroir de la pensée de son auteur, qui critique la société coréenne de l’époque, se rebelle contre elle, prend fait et cause pour les fils illégitimes, au nom du respect véritable des paroles de Confucius où la naissance ne vaut rien s’il n’y a pas de valeur selon Patrick Maurus.

    De futures recherches prenant le même outil d’analyse sont envisageables. Une analyse comparative de textes de penseurs coréens et de ceux par exemple sur lesquels se ase Emmanuel Terray dans Penser à droite pourrait s’avérer éclairante. Entre autres, il serait également intéressant d’analyser des textes dans lesquels est développée la pensée confucéenne ou néoconfucéenne afin de confirmer ou d’invalider l’hypothèse suivante esquissée dans cet article : l’idéologie confucéenne serait fondamentalement de droite.

참고문헌
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  • 3. TERRAY (Emmanuel) 2012 Penser a droite google
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  • 5. DESLANDES (Mathieu) 2012 ≪ Emmanuel Terray : etre de droite, c’est avoir peur ≫ google
  • 6. KECK (Frederic) 2012 ≪ ≪ Penser a droite ≫ d’Emmanuel Terray, la droite repensee ≫ google
  • 7. BROUE (Caroline) 2014 La grande table /La fin de grands clivages 1/5 google
  • 8. FINKIELKRAUT (Alain) 2012 Repliques/Penser a droite google
  • 9. 2012 ≪ Penser a droite ≫ aujourd’hui avec Emmanuel Terray google
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